mercredi 22 septembre 2010

Les Gouttes de Dieu

Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas vous parler de cuisine aujourd'hui, mais de vin... et de bandes-dessinées! Ou plus précisement de manga !

Flash back:
Décembre 2008. En feuilletant un magasine de cuisine, je tombe sur un entrefilet où il est question d'un manga japonais dont l'intrigue se déroule dans l'univers du vin. Le journaliste semble emballé par "Les Gouttes de Dieu" publié chez Glénat. Je me dis aussitôt que je tiens là un cadeau de Noël idéal pour mon petit frère (1m86 au garrot quand même!), fan de manga et amateur de vin.
Aussitôt achetés, les petits volumes sont prêts à être emballés mais avant cela, je les feuillette. Puis les lis. Puis les dévore!!
Je n'ai jamais lu de manga auparavant, et même si la lecture est un peu ardue (car comme les livres en arabe ou en hébreu, les mangas même traduits en français, se lisent de droite à gauche), je trouve ça plutôt drôle, les dessins sont magnifiques (la précision apportée à la reproduction des bouteilles en particulier est incroyable), l'intrigue, bien menée, les connaissances oenologiques des auteurs, un frère et une soeur écrivant et dessinant sous les pseudonyme de Tadashi Agi et Shu Okimoto, indiscutables.
Bref je deviens fan et lis chaque nouveau volume dès qu'il est traduit en français (on en est au numéro 15 au rythme d'un volume tous les trois ou quatre mois environ).

L'histoire :
Yutaka Kanzaki, un oenologue japonais mondialement connu, décède en laissant une immense collection de vins. Lequel de son fils légitime, Shizuku Kanzaki, qui ne s'est jamais intéressé au vin mais possède un don exceptionnel pour la dégustation, ou de son fils adoptif, Issei Tomine, jeune oenologue talentueux, va hériter de ce fabuleux trésor?
Dans son testament, Yutaka Kanzaki lance un défi aux frères ennemis: reconnaître, à partir de douze énigmes, douze grands vins, "les douze apôtres". Pour découvrir ensuite un treizième vin mystérieux, le vin idéal, "les Gouttes de Dieu" et hériter de l'extraordinaire cave paternelle.

L'histoire est évidemment rythmée par les nombreuses dégustations que font les personnages, de très grands vins comme d'autres beaucoup plus modestes.

(Comme dirait Dorian) Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça?
Parce qu'il y a quelques jours, en écoutant France info, je tombe à ma plus grande surprise sur un reportage au sujet des "Gouttes de Dieu". Libération et même un site de management d'entreprise (!?)analysent également le phénomène "Gouttes de Dieu", sacré en 2009 "Meilleur livre du monde sur le vin" lors du Gourmand World Cookbook Awards.

Au Japon comme dans toute l'Asie, le manga, dont le premier volume a été publié en 2004, rencontre un succès immense et est devenu un véritable phénomène (on lui attribue l'augmentation de 20% de la consommation de vin français en Japon et de 130% en Corée du Sud, celle-ci portant spécifiquement sur les crus et millésimes mentionnés dans la BD).
Il a été adapté en dessin animé et est diffusé en feuilleton à la télé japonaise.

Or donc, le 10 mars 2009 a été diffusé au Japon le dernier épisode de la Saga et a été révélé le nom des Gouttes de Dieu!
Alors? Yquem? Petrus? Talbot? Margaux? Lequel de ces vins a bien pu être consédéré comme le vin suprême?
Et bien rien de tout cela figurez vous!


Tan Tan Tan... And the winner is....
Crédit photo: Serial-Bottler

Ayant goûté 30.000 vins au cours de l'écriture de leur manga, des plus modestes aux plus onéreux, c'est un bordeaux à 15 euros la bouteille que les auteurs ont désigné comme le meilleur vin du monde : Un Chateau le Puy 2003, élevé sur le Coteau des Merveilles, dans le petit village de Saint-Cibard selon les principes de l'agriculture biologique, à quelques encablures de Saint-Emilion.

Ce que j'ai trouvé trop drôle dans cette histoire, c'est que le propriétaire du Château, M. Jean-Pierre Amoreau, n'avait jamais entendu parler de cette BD et ignorait donc totalement que son vin avait été considéré comme "les Gouttes de Dieu". Le 11 mars 2009, le lendemain de la révélation au Japon, il reçoit des centaines de commandes provenant du Japon pour son millésime 2003 sans du tout comprendre les raisons de cet emballement aussi soudain qu'inattendu.

Son agent commercial au Japon lui explique la situation et lui apprend même qu'il est devenu un personnage de la bande-dessinée dans laquelle il est représenté de façon très fidèle.

Il découvre également que le sacre de son vin entraîne un emballement fou de son prix. Les bouteilles à 15 euros se négocient déjà à 1000 euros sur le net.

Pour éviter les spéculations inconsidérées et la flambée de prix, M. Amoreau a fait retirer de la vente toutes les bouteilles de 2003. Une petite quantité sera remise sur le marché tous les dix ans, auprès des clients fidèles et des cavistes de confiance, à prix raisonnable (?).

Pour finir l'histoire, sachez que les auteurs de la BD ont été invités par Monsieur Amoreau, chez lui, sur le Coteau des Merveilles. Ensemble, ils ont fait une incroyable verticale, une dégustation de différents millésimes du Chateau le Puy, en remontant jusqu'en ... 1917.... ça fait rêver!

A très vite pour une recette cette fois!

mardi 21 septembre 2010

Petites crèmes au chocolat meringuées. Ciel, un dessert!

Tout d'abord pardonnez-moi, chers amis lecteurs, je vous ai beaucoup délaissé ces dernières semaines. Je dois avouer que je me suis un peu laissée surprendre par la rentrée et son cortège de: samedi réunion parents d'élèves / lundi inscription judo / penser à acheter le kimono / inscription aux ateliers du mercredi / Rv pédiatre pour rappel vaccin / demander attestation d'assurance scolaire / faire demande tarif cantine / faire photos d'identité / faire photocopie de l'avis d'imposition en trois exemplaires / tiens, le frigo est vide / maman tu m'as acheté des compotes ? / maman, tu m'as imprimé des coloriages de Star Wars? / maman, c'est quand les vacances? / finir dossier super-urgent au boulot, et aussi le super-super urgent et le méga super urgent/ Ouf ! Fini le repassage... quoi il est minuit?!!!! / Chers parents, la crèche sera fermée lundi prochain pour cause de journée pédagogique, nous ne pourrons donc pas accueillir les enfants / Chers parents, l'école sera fermée demain toute la journée pour cause de grève, merci de trouver une solution de garde pour vos enfants / Chère madame, merci de pas laisser stationner votre poussette dans le hall de l'immeuble, même pour quelques minutes seulement et même si vous avez un enfant dans chaque bras, trois sacs de courses et les affaires de judo...STOPPPPPP!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Un peu de douceur dans ce monde de brutes...
Des petites crèmes au chocolat par exemple, très très chocolat mais couronnées d'un délicat petit nuage de meringue! Voilà de quoi tout oublier.
Comme vous l'aurez sans doute constaté, je ne poste pas souvent de dessert sur ce blog (ok ok, je ne poste pas souvent tout court!). Il faut dire qu'on est plutôt bec salé dans la famille, mais croyez-moi, ces crèmes-là sont des petites coquines qui savent séduire les plus réfractaires!

Pour une dizaine de petits pots comme sur la photo (ou 6 ramequins de taille normale):
75g de sucre en poudre
5 oeufs
140g de chocolat noir
40 cl de lait
20 cl de crème liquide
Facultatif: au choix, une pointe de cannelle, une gousse de vanille ou un peu de fève tonka râpée
3 blancs d'oeufs
120g de sucre glace

Préchauffer le four à 180° et y placer un bain-marie.
Préparer les crèmes: Dans un saladier, battre les oeufs et le sucre. Dans un autre saladier, couper le chocolat en morceaux.
Verser le lait et la crème dans une casserole, les faire chauffer jusqu'à au début d'une toute petite ébullition. (Vous pouvez à ce stade, épicer votre mélange avec la vanille, cannelle ou la fève tonka).
Retirer du feu. En verser l'équivalent d'un demi verre sur le chocolat et bien mélanger. Lorsque le chocolat est fondu et bien lisse, ajouter le reste du lait-crème et bien mélanger. Ajouter le mélange oeufs et sucre et mélanger encore.
Verser dans les petits pots ou les ramequins et enfourner 20 à 25 minutes selon votre four, jusqu'à ce que la crème soit prise. Sortir du four, laisser refroidir et placer au réfrigérateur au moins une heure.
Préchauffer le four à 200°.
Préparer la meringue: monter les blancs en neige ferme, puis en continuant à battre, ajouter petit à petit le sucre glace, pour obtenir une belle meringue lisse et brillante.
Verser la meringue dans une poche à douille munie d'une douille cannelée et couronner de meringue chaque petit pot de crème.
Enfourner jusqu'à ce que la meringue soit légèrement dorée. Attention, ça va très vite, 4 ou 5 minutes maxi.
Laisser refroidir et déguster.
Régalez-vous! A très vite!

PS: En arrière plan, le nouveau chouchou de ma cuisine, le torchon Nathalie Lété pour Monoprix. J'adore!