Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas vous parler de cuisine aujourd'hui, mais de vin... et de bandes-dessinées! Ou plus précisement de manga !
Flash back:
Décembre 2008. En feuilletant un magasine de cuisine, je tombe sur un entrefilet où il est question d'un manga japonais dont l'intrigue se déroule dans l'univers du vin. Le journaliste semble emballé par "Les Gouttes de Dieu" publié chez Glénat. Je me dis aussitôt que je tiens là un cadeau de Noël idéal pour mon petit frère (1m86 au garrot quand même!), fan de manga et amateur de vin.
Aussitôt achetés, les petits volumes sont prêts à être emballés mais avant cela, je les feuillette. Puis les lis. Puis les dévore!!
Je n'ai jamais lu de manga auparavant, et même si la lecture est un peu ardue (car comme les livres en arabe ou en hébreu, les mangas même traduits en français, se lisent de droite à gauche), je trouve ça plutôt drôle, les dessins sont magnifiques (la précision apportée à la reproduction des bouteilles en particulier est incroyable), l'intrigue, bien menée, les connaissances oenologiques des auteurs, un frère et une soeur écrivant et dessinant sous les pseudonyme de Tadashi Agi et Shu Okimoto, indiscutables.
Bref je deviens fan et lis chaque nouveau volume dès qu'il est traduit en français (on en est au numéro 15 au rythme d'un volume tous les trois ou quatre mois environ).
L'histoire :
Yutaka Kanzaki, un oenologue japonais mondialement connu, décède en laissant une immense collection de vins. Lequel de son fils légitime, Shizuku Kanzaki, qui ne s'est jamais intéressé au vin mais possède un don exceptionnel pour la dégustation, ou de son fils adoptif, Issei Tomine, jeune oenologue talentueux, va hériter de ce fabuleux trésor?
Dans son testament, Yutaka Kanzaki lance un défi aux frères ennemis: reconnaître, à partir de douze énigmes, douze grands vins, "les douze apôtres". Pour découvrir ensuite un treizième vin mystérieux, le vin idéal, "les Gouttes de Dieu" et hériter de l'extraordinaire cave paternelle.
L'histoire est évidemment rythmée par les nombreuses dégustations que font les personnages, de très grands vins comme d'autres beaucoup plus modestes.
(Comme dirait Dorian) Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça?
Parce qu'il y a quelques jours, en écoutant France info, je tombe à ma plus grande surprise sur un reportage au sujet des "Gouttes de Dieu". Libération et même un site de management d'entreprise (!?)analysent également le phénomène "Gouttes de Dieu", sacré en 2009 "Meilleur livre du monde sur le vin" lors du Gourmand World Cookbook Awards.
Au Japon comme dans toute l'Asie, le manga, dont le premier volume a été publié en 2004, rencontre un succès immense et est devenu un véritable phénomène (on lui attribue l'augmentation de 20% de la consommation de vin français en Japon et de 130% en Corée du Sud, celle-ci portant spécifiquement sur les crus et millésimes mentionnés dans la BD).
Il a été adapté en dessin animé et est diffusé en feuilleton à la télé japonaise.
Or donc, le 10 mars 2009 a été diffusé au Japon le dernier épisode de la Saga et a été révélé le nom des Gouttes de Dieu!
Alors? Yquem? Petrus? Talbot? Margaux? Lequel de ces vins a bien pu être consédéré comme le vin suprême?
Et bien rien de tout cela figurez vous!
Tan Tan Tan... And the winner is....
Crédit photo: Serial-Bottler Flash back:
Décembre 2008. En feuilletant un magasine de cuisine, je tombe sur un entrefilet où il est question d'un manga japonais dont l'intrigue se déroule dans l'univers du vin. Le journaliste semble emballé par "Les Gouttes de Dieu" publié chez Glénat. Je me dis aussitôt que je tiens là un cadeau de Noël idéal pour mon petit frère (1m86 au garrot quand même!), fan de manga et amateur de vin.
Aussitôt achetés, les petits volumes sont prêts à être emballés mais avant cela, je les feuillette. Puis les lis. Puis les dévore!!
Je n'ai jamais lu de manga auparavant, et même si la lecture est un peu ardue (car comme les livres en arabe ou en hébreu, les mangas même traduits en français, se lisent de droite à gauche), je trouve ça plutôt drôle, les dessins sont magnifiques (la précision apportée à la reproduction des bouteilles en particulier est incroyable), l'intrigue, bien menée, les connaissances oenologiques des auteurs, un frère et une soeur écrivant et dessinant sous les pseudonyme de Tadashi Agi et Shu Okimoto, indiscutables.
Bref je deviens fan et lis chaque nouveau volume dès qu'il est traduit en français (on en est au numéro 15 au rythme d'un volume tous les trois ou quatre mois environ).
L'histoire :
Yutaka Kanzaki, un oenologue japonais mondialement connu, décède en laissant une immense collection de vins. Lequel de son fils légitime, Shizuku Kanzaki, qui ne s'est jamais intéressé au vin mais possède un don exceptionnel pour la dégustation, ou de son fils adoptif, Issei Tomine, jeune oenologue talentueux, va hériter de ce fabuleux trésor?
Dans son testament, Yutaka Kanzaki lance un défi aux frères ennemis: reconnaître, à partir de douze énigmes, douze grands vins, "les douze apôtres". Pour découvrir ensuite un treizième vin mystérieux, le vin idéal, "les Gouttes de Dieu" et hériter de l'extraordinaire cave paternelle.
L'histoire est évidemment rythmée par les nombreuses dégustations que font les personnages, de très grands vins comme d'autres beaucoup plus modestes.
(Comme dirait Dorian) Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça?
Parce qu'il y a quelques jours, en écoutant France info, je tombe à ma plus grande surprise sur un reportage au sujet des "Gouttes de Dieu". Libération et même un site de management d'entreprise (!?)analysent également le phénomène "Gouttes de Dieu", sacré en 2009 "Meilleur livre du monde sur le vin" lors du Gourmand World Cookbook Awards.
Au Japon comme dans toute l'Asie, le manga, dont le premier volume a été publié en 2004, rencontre un succès immense et est devenu un véritable phénomène (on lui attribue l'augmentation de 20% de la consommation de vin français en Japon et de 130% en Corée du Sud, celle-ci portant spécifiquement sur les crus et millésimes mentionnés dans la BD).
Il a été adapté en dessin animé et est diffusé en feuilleton à la télé japonaise.
Or donc, le 10 mars 2009 a été diffusé au Japon le dernier épisode de la Saga et a été révélé le nom des Gouttes de Dieu!
Alors? Yquem? Petrus? Talbot? Margaux? Lequel de ces vins a bien pu être consédéré comme le vin suprême?
Et bien rien de tout cela figurez vous!
Tan Tan Tan... And the winner is....
Ayant goûté 30.000 vins au cours de l'écriture de leur manga, des plus modestes aux plus onéreux, c'est un bordeaux à 15 euros la bouteille que les auteurs ont désigné comme le meilleur vin du monde : Un Chateau le Puy 2003, élevé sur le Coteau des Merveilles, dans le petit village de Saint-Cibard selon les principes de l'agriculture biologique, à quelques encablures de Saint-Emilion.
Ce que j'ai trouvé trop drôle dans cette histoire, c'est que le propriétaire du Château, M. Jean-Pierre Amoreau, n'avait jamais entendu parler de cette BD et ignorait donc totalement que son vin avait été considéré comme "les Gouttes de Dieu". Le 11 mars 2009, le lendemain de la révélation au Japon, il reçoit des centaines de commandes provenant du Japon pour son millésime 2003 sans du tout comprendre les raisons de cet emballement aussi soudain qu'inattendu.
Son agent commercial au Japon lui explique la situation et lui apprend même qu'il est devenu un personnage de la bande-dessinée dans laquelle il est représenté de façon très fidèle.
Il découvre également que le sacre de son vin entraîne un emballement fou de son prix. Les bouteilles à 15 euros se négocient déjà à 1000 euros sur le net.
Pour éviter les spéculations inconsidérées et la flambée de prix, M. Amoreau a fait retirer de la vente toutes les bouteilles de 2003. Une petite quantité sera remise sur le marché tous les dix ans, auprès des clients fidèles et des cavistes de confiance, à prix raisonnable (?).
Pour finir l'histoire, sachez que les auteurs de la BD ont été invités par Monsieur Amoreau, chez lui, sur le Coteau des Merveilles. Ensemble, ils ont fait une incroyable verticale, une dégustation de différents millésimes du Chateau le Puy, en remontant jusqu'en ... 1917.... ça fait rêver!
A très vite pour une recette cette fois!
j'adore cette histoire !
RépondreSupprimerComme quoi la vie peut être plus romanesque que le livre lui même ...
Dommage que l'on ne puisse presque plus le déguster cet extraordinaire vin!
Quelle drôle d'histoire ! Bon, tu me montreras ...
RépondreSupprimerPetite erreur dans votre billet (si je puis me permettre) : le vin désigné par le manga comme étant "les Gouttes de Dieu" est le Chateau Le Puy 2003 tout court, pas la cuvée Barthélémy (qui est 3-4 fois plus cher d'ailleurs). J'ai la chance d'avoir cette bouteille dans ma cave, et bien qu'il s'agisse probablement d'un grand vin, ce n'est pas LA bouteille consacrée par le manga.
RépondreSupprimerLe vigneron nous a néanmoins confirmé que les auteurs du manga avaient beaucoup apprécié la cuvée Barthélémy.
Cordialement,
Vincent Wolf
Merci beaucoup de cette précision! A bientôt! Juliette!
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